L'explication de ces armes nous a été donnée dans l'ouvrage de
Hiérosime de Bara : " Le Blason des Armoiries ", imprimé à Lyon par Barthélemy
Vincent en 1581, dont nous tirons les indications suivantes.
DE L'OR - Le premier lieu, et toute prééminence a été de tout temps donnée à l'or
pur et fin, étant seul ordonné (par les Anciens) pour les nobles, et n'était
permis à aucun de porter or, de dorure s'il n'était noble ou chevalier. Ce que
les Romains ont longtemps observé depuis. Et ce pour autant qu'il est le plus
noble et le meilleur de tous les métaux.
En blason d'armoiries, des Vertus, il signifie foi, force et confiance
Et était anciennement pris pour marque de noblesse, richesse, bon vouloir, récon-
fort, hautesse, pureté et perfection. Et à dire vérité l'or est un corps doué de
toute perfection, composé de substances d'égale vertu conformées proportionnelle-
ment, mélange compris sous un tempérament égal, recevant l'union et l'admirable
texture des premières vertus, tant supérieures que inférieures, auquel nul mixte
peut être comparé, bref pour tenir le premier rang des choses créées.
Des sept planètes, il représente le Soleil, le plus beau et noble luminaire, auquel sont comparés les justes, persévérant en la Loi et Crainte de Dieu.
Des douze signes, le Lion.
Des douze mois, Juillet.
Des jours de la semaine, le Dimanche.
Des pierres précieuses, le Chrysolithe dit Topaze.
Des äges, l'Adolescence.
Des fleurs, le Souci, dit des Anciens, Héliotrope, l'Oeillet d'Inde et autres.
Des nombres, Un, Trois, Sept.
Des métaux, Soi-Même.
DE GUEULES - Par lois expresses était ordonné des Anciens, que nul ne portait de gueulles en ses armes, s'il n'était prince, ou noble, ou par eux permis et octroyé, En blason d'armes, des Vertus signifie Charité. Et pour marque de hau- tesse, magnanimité, vaillance et hardiesse.
Des sept planètes, Mars.
Des douze signes, le Mouton et le Scorpion.
Des douze mois, Mars et Octobre.
Des jours de la semaine, le Mardi.
Des pierres précieuses, l'Escarboucle (dite des Anciens Piropus, le Rubis, le Corail et autres.)
Des quatre éléments, le Feu.
Des quatre saisons, l'Automne.
Des quatre complexions, la Colère.
Des âges, la Virilité.
Des fleurs, le Girofle, ou Oeillet et Roses rouges.
Des nombres, Trois, Dix.
Des métaux, le Fer duquel temps des anciens Romains, se faisaient anneaux, desquels on honorait les vaillants soldats et encore se fait de lui le crocum ferri qui est beau rouge.
C'est la couleur rouge. Le nom vient du mot persan "GUL" qui désigne
la ROSE.
LA ROSE - Cette figure héraldique a une profonde signification qui nous oblige à une longue explication du symbole qu'elle représente et a représenté à travers toutes les époques.
La Rose est le symbole riant de l'éclosion printanière et est un symbole cosmique. .
La légende d'Adonis issu du corps-arbre de Myrrha. Adolescent, Adonis devint un grand chasseur. Vénus s'éprit de lui et le suivit dans sa quête du gibier noble sur les pentes boisées du mont Liban. Mais Mars, son époux, rendu furieux par la jalousie, se métamorphosa en sanglier, s'élança sur le jeune veneur et lui fit à la cuisse une blessure mortelle. Vénus, accourue trop tard, prit le corps d'Ado- nis dans ses bras et pleura longtemps. Puis, du sang qui s'écoulait par la blessure, elle fit surgir le premier rosier.
Ausone, poète latin qui vécut en Gaule, au IVème siècle de notre ère, raconte que Vénus, en souvenir d'Adonis, châtiait son fils Eros en le frappant avec une rose.
La rose symbolise la souffrance infligée au Dieu de l'Amour. C'est pourquoi, quand elle est rouge, elle est restée l'emblème de la passion, aux deux sens de ce mot : Amour et Souffrance.
Ainsi les Musulmans racontent que le Lotus était à l'origine de la reine des fleurs mais dormait toute la nuit. Les fleurs s'en plaignirent à Allah qui ‘leur donna pour reine la rose blanche née de la sueur de son prophète Mahomet. Le rossi- gnol s'éprit de la rose blanche, mais celle-ci le piqua de ses épines. Il mourut pendant la nuit en chantant, teignant de son sang les pétales de la rose. C'est pourquoi la poésie arabo-persane associe toujours la rose au rossignol.
Sur le plan cosmique, la Croix engendre la Rose. Poser la Rose (des vents) sur la Croix (des saisons) c'est donc incarner ce qui était la forme pure (l'espace et le temps) dans la matière (les quatre éléments ; croix à quatre bran- ches égales).
Avec le christianisme, les symboles de la rose et de la croix subissent tous deux une transposition, mais celle-ci n'altère nullement leur signification profonde. " La Rose est l'image du sang, ou plutôt le sang même du Seigneur ".
Ainsi s'exprime déjà saint Ambroise (340-397). Plus tard, saint Bernard de Clairvaux (1091-1153) qui patronna la création de l'Ordre du Temple écrit lui- même : " Contemplez cette divine rose, la passion et l'amour se disputent pour lui donner son vif éclat et sa couleur pourprée. Celle-ci lui vient sans nul doute du sang qui coule des plaies du Sauveur. Autant de plaies sur le corps du Seigneur, autant de roses. Contemplez surtout la place de son coeur entrouvert : ici, plus encore, c'est la couleur de la rose à cause de l'eau qui coule avec le sang quand la lance a percé son côté ".
Selon certains symbolistes chrétiens du XVème siècle, les cinq pétales de la rose héraldique provenaient des cinq plaies du Christ.
Quant à la petite généalogie de Jésus, celle qui part de Jessé, père de David, elle est aussi représentée par un arbuste appelé " arbre de Jessé " très souvent figuré dans nos cathédrales, et qui n'est autre qu'un rosier.
Au Moyen Age, des hommes pleins d'audace ne cessèrent jamais de chercher des voies nouvelles. Ils étaient poètes, philosophes, alchimistes, réformateurs religieux, etc. et étaient sans cesse exposés aux terribles accusations d'hérésie ou de magie qui menaient tout droit au bûcher. Ils travaillaient en secret et ne s'exprimaient qu'à mots couverts. Ils se réunissaient clandestinement ou, comme ils disaient : sub rosa, sous la rose.
La rose était le signe de ralliement de ces compagnons du savoir secret. Rares sont les textes ésotériques qui connaissaient un grand succès, sauf le Roman de la Rose, qui fut composé par deux auteurs séparés par un demi-siècle : Guillaume de Lorris qui écrivit vers 1230, et Jehan de Meung, qui écrivit vers 1277. Nous ne savons rien du premier auteur, sinon qu'il avait une connaissance approfondie du symbolisme. Le deuxième auteur, Jean Clopinel dit Jehan de Meung, né à Meung sur les bords de la Loire, avait mené, comme il le dit lui-même, une folle jeunesse. il fut étudiant à l'Université de Paris et se fit aussi connaître comme traducteur d'ouvrages scientifiques. Le Roman de la Rose renferme un système complet de philosophie et cette dernière est déjà émancipée de la théologie. Dans ce roman, la rose figure la Dame qui, dans le langage conventionnel créé à cette époque par les troubadours, désignait l'Eglise cathare.
Guillaume de Lorris et Jehan de Meung étaient deux adeptes du catharisme et pendant qu'ils écrivaient le Roman de la Rose, on brûlait à Montségur, le 16 mars 1244, 215 adeptes.
Notre explication sur la signification symbolique et ésotérique de la rose n'est pas pour nous lancer dans une thèse philosophique trop ardue, mais pour essayer de comprendre pourquoi Boniface AMIRAULT a pris cet emblème pour composer son blason.
Boniface a-t-il été au courant de ses origines arabes pour adopter la Rose ? Etait-il un initié des premiers temps des thèses cathares dont Guillaume de Lorris et Jehan de Meung n'ont pas manqué de marquer leur région d'origine, la même que la sienne ? Il est également à remarquer que dans les lettres de provisions données à Boniface par le Roi en 1370, le terme de "bien-aimé" est tout à fait dans le langage symbolique utilisé par les adeptes secrets des réformateurs de l'époque.
Hiérosime de Bara : " Le Blason des Armoiries ", imprimé à Lyon par Barthélemy
Vincent en 1581, dont nous tirons les indications suivantes.
DE L'OR - Le premier lieu, et toute prééminence a été de tout temps donnée à l'or
pur et fin, étant seul ordonné (par les Anciens) pour les nobles, et n'était
permis à aucun de porter or, de dorure s'il n'était noble ou chevalier. Ce que
les Romains ont longtemps observé depuis. Et ce pour autant qu'il est le plus
noble et le meilleur de tous les métaux.
En blason d'armoiries, des Vertus, il signifie foi, force et confiance
Et était anciennement pris pour marque de noblesse, richesse, bon vouloir, récon-
fort, hautesse, pureté et perfection. Et à dire vérité l'or est un corps doué de
toute perfection, composé de substances d'égale vertu conformées proportionnelle-
ment, mélange compris sous un tempérament égal, recevant l'union et l'admirable
texture des premières vertus, tant supérieures que inférieures, auquel nul mixte
peut être comparé, bref pour tenir le premier rang des choses créées.
Des sept planètes, il représente le Soleil, le plus beau et noble luminaire, auquel sont comparés les justes, persévérant en la Loi et Crainte de Dieu.
Des douze signes, le Lion.
Des douze mois, Juillet.
Des jours de la semaine, le Dimanche.
Des pierres précieuses, le Chrysolithe dit Topaze.
Des äges, l'Adolescence.
Des fleurs, le Souci, dit des Anciens, Héliotrope, l'Oeillet d'Inde et autres.
Des nombres, Un, Trois, Sept.
Des métaux, Soi-Même.
DE GUEULES - Par lois expresses était ordonné des Anciens, que nul ne portait de gueulles en ses armes, s'il n'était prince, ou noble, ou par eux permis et octroyé, En blason d'armes, des Vertus signifie Charité. Et pour marque de hau- tesse, magnanimité, vaillance et hardiesse.
Des sept planètes, Mars.
Des douze signes, le Mouton et le Scorpion.
Des douze mois, Mars et Octobre.
Des jours de la semaine, le Mardi.
Des pierres précieuses, l'Escarboucle (dite des Anciens Piropus, le Rubis, le Corail et autres.)
Des quatre éléments, le Feu.
Des quatre saisons, l'Automne.
Des quatre complexions, la Colère.
Des âges, la Virilité.
Des fleurs, le Girofle, ou Oeillet et Roses rouges.
Des nombres, Trois, Dix.
Des métaux, le Fer duquel temps des anciens Romains, se faisaient anneaux, desquels on honorait les vaillants soldats et encore se fait de lui le crocum ferri qui est beau rouge.
C'est la couleur rouge. Le nom vient du mot persan "GUL" qui désigne
la ROSE.
LA ROSE - Cette figure héraldique a une profonde signification qui nous oblige à une longue explication du symbole qu'elle représente et a représenté à travers toutes les époques.
La Rose est le symbole riant de l'éclosion printanière et est un symbole cosmique. .
La légende d'Adonis issu du corps-arbre de Myrrha. Adolescent, Adonis devint un grand chasseur. Vénus s'éprit de lui et le suivit dans sa quête du gibier noble sur les pentes boisées du mont Liban. Mais Mars, son époux, rendu furieux par la jalousie, se métamorphosa en sanglier, s'élança sur le jeune veneur et lui fit à la cuisse une blessure mortelle. Vénus, accourue trop tard, prit le corps d'Ado- nis dans ses bras et pleura longtemps. Puis, du sang qui s'écoulait par la blessure, elle fit surgir le premier rosier.
Ausone, poète latin qui vécut en Gaule, au IVème siècle de notre ère, raconte que Vénus, en souvenir d'Adonis, châtiait son fils Eros en le frappant avec une rose.
La rose symbolise la souffrance infligée au Dieu de l'Amour. C'est pourquoi, quand elle est rouge, elle est restée l'emblème de la passion, aux deux sens de ce mot : Amour et Souffrance.
Ainsi les Musulmans racontent que le Lotus était à l'origine de la reine des fleurs mais dormait toute la nuit. Les fleurs s'en plaignirent à Allah qui ‘leur donna pour reine la rose blanche née de la sueur de son prophète Mahomet. Le rossi- gnol s'éprit de la rose blanche, mais celle-ci le piqua de ses épines. Il mourut pendant la nuit en chantant, teignant de son sang les pétales de la rose. C'est pourquoi la poésie arabo-persane associe toujours la rose au rossignol.
Sur le plan cosmique, la Croix engendre la Rose. Poser la Rose (des vents) sur la Croix (des saisons) c'est donc incarner ce qui était la forme pure (l'espace et le temps) dans la matière (les quatre éléments ; croix à quatre bran- ches égales).
Avec le christianisme, les symboles de la rose et de la croix subissent tous deux une transposition, mais celle-ci n'altère nullement leur signification profonde. " La Rose est l'image du sang, ou plutôt le sang même du Seigneur ".
Ainsi s'exprime déjà saint Ambroise (340-397). Plus tard, saint Bernard de Clairvaux (1091-1153) qui patronna la création de l'Ordre du Temple écrit lui- même : " Contemplez cette divine rose, la passion et l'amour se disputent pour lui donner son vif éclat et sa couleur pourprée. Celle-ci lui vient sans nul doute du sang qui coule des plaies du Sauveur. Autant de plaies sur le corps du Seigneur, autant de roses. Contemplez surtout la place de son coeur entrouvert : ici, plus encore, c'est la couleur de la rose à cause de l'eau qui coule avec le sang quand la lance a percé son côté ".
Selon certains symbolistes chrétiens du XVème siècle, les cinq pétales de la rose héraldique provenaient des cinq plaies du Christ.
Quant à la petite généalogie de Jésus, celle qui part de Jessé, père de David, elle est aussi représentée par un arbuste appelé " arbre de Jessé " très souvent figuré dans nos cathédrales, et qui n'est autre qu'un rosier.
Au Moyen Age, des hommes pleins d'audace ne cessèrent jamais de chercher des voies nouvelles. Ils étaient poètes, philosophes, alchimistes, réformateurs religieux, etc. et étaient sans cesse exposés aux terribles accusations d'hérésie ou de magie qui menaient tout droit au bûcher. Ils travaillaient en secret et ne s'exprimaient qu'à mots couverts. Ils se réunissaient clandestinement ou, comme ils disaient : sub rosa, sous la rose.
La rose était le signe de ralliement de ces compagnons du savoir secret. Rares sont les textes ésotériques qui connaissaient un grand succès, sauf le Roman de la Rose, qui fut composé par deux auteurs séparés par un demi-siècle : Guillaume de Lorris qui écrivit vers 1230, et Jehan de Meung, qui écrivit vers 1277. Nous ne savons rien du premier auteur, sinon qu'il avait une connaissance approfondie du symbolisme. Le deuxième auteur, Jean Clopinel dit Jehan de Meung, né à Meung sur les bords de la Loire, avait mené, comme il le dit lui-même, une folle jeunesse. il fut étudiant à l'Université de Paris et se fit aussi connaître comme traducteur d'ouvrages scientifiques. Le Roman de la Rose renferme un système complet de philosophie et cette dernière est déjà émancipée de la théologie. Dans ce roman, la rose figure la Dame qui, dans le langage conventionnel créé à cette époque par les troubadours, désignait l'Eglise cathare.
Guillaume de Lorris et Jehan de Meung étaient deux adeptes du catharisme et pendant qu'ils écrivaient le Roman de la Rose, on brûlait à Montségur, le 16 mars 1244, 215 adeptes.
Notre explication sur la signification symbolique et ésotérique de la rose n'est pas pour nous lancer dans une thèse philosophique trop ardue, mais pour essayer de comprendre pourquoi Boniface AMIRAULT a pris cet emblème pour composer son blason.
Boniface a-t-il été au courant de ses origines arabes pour adopter la Rose ? Etait-il un initié des premiers temps des thèses cathares dont Guillaume de Lorris et Jehan de Meung n'ont pas manqué de marquer leur région d'origine, la même que la sienne ? Il est également à remarquer que dans les lettres de provisions données à Boniface par le Roi en 1370, le terme de "bien-aimé" est tout à fait dans le langage symbolique utilisé par les adeptes secrets des réformateurs de l'époque.
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