Pourquoi j’ai décidé de me retirer de WhatsApp et Facebook (Meta)

 J’ai récemment pris la décision de me retirer des services WhatsApp et Facebook, deux plateformes appartenant à la société Meta.


Ce choix n’est pas anodin et il m’a semblé nécessaire d’en expliquer les raisons, tant sur le plan moral que politique, personnel que collectif.

J’avais initialement rejoint WhatsApp dans un but strictement utilitaire : un cousin avait créé un groupe familial pour faciliter les échanges relatifs à des affaires privées. Quant à Facebook, je m’y étais inscrit pour suivre et participer à un collectif citoyen engagé contre les nuisances liées à la base aérienne de Cognac. Ce collectif, paradoxalement, était bien plus actif sur son groupe Facebook que sur son site internet, pourtant plus indépendant.

Mais au-delà de ces usages spécifiques, j’ai rapidement été rattrapé par une forme de malaise croissant.

Meta est aujourd’hui l’un des symboles les plus puissants d’une industrie numérique prédatrice : violation de la vie privée, collecte massive de données, manipulation algorithmique, financiarisation du lien social, influence politique insidieuse, sans parler de l’impact environnemental de ses infrastructures.

Il est moralement et politiquement incohérent de continuer à alimenter de telles plateformes, surtout lorsque l'on se dit engagé dans des luttes pour la démocratie, la justice sociale ou la protection de la nature. Je suis frappé par le degré de dissonance cognitive chez bon nombre de nos contemporains. À titre d’exemple :
-Des militants d’extrême gauche commentent sur les chaînes du milliardaire d’extrême droite Vincent Bolloré.
-Des écologistes se mobilisent sur le réseau X (ancien Twitter), propriété du néonazi climatosceptique Elon Musk.
-Des milieux féministes ou LGBTQ++++ (le sigle s’allonge plus vite qu’un mot de passe sécurisé) s’évertuent à faire du militantisme sur des plateformes tenues par des multinationales dont les pratiques sont loin d’être inclusives ou respectueuses des droits humains.

Cette contradiction constante entre discours et pratiques finit par vider les luttes de leur force. Je fais le choix, de ne plus participer à cette mascarade numérique. Il existe des alternatives. Il est possible de vivre et militer autrement, en cohérence. Ce retrait n’est pas une fuite.

Je conserve un compte LinkedIn. J'hante ces ruines en y laissant la trace de mon acidité.

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